Vagues à l’âme

L’été n’a jamais été ma saison.

Les coups de soleil, la chaleur écrasante même sous le parasol aux couleurs criardes, le froid de l’eau de mer qui encercle les chevilles comme les chaînes d’un bagnard, les grains de sable qui s’invitent inopportuns en vous collant jusqu’à devenir un vêtement de panure…

Et pourtant, il y a ces soirées d’une douceur éphémère, cette brise sifflotant sans complexe, s’enroulant autour de vous pour vous rafraîchir de la journée harassante de chaleur.

La nuit tombante, calmant les vagues que l’on a déjà oubliées, les grillons qui sortent de leur cachette échauffant leurs voix, c’est tout un orchestre qui s’installe sous une coupole d’étoiles.

Assise dans une chaise longue, glissante dans cette fragile atmosphère jusqu’au petit frisson qui vous invite à vous cajoler dans un grand châle déposé sur vos épaules encore chauffées par ce soleil persistant.

Les derniers moments avant de rentrer pour écouter avec attention cette vie invisible, troublée par ce noir profond, pigmenté de minuscules lumières scintillantes mais réparatrice jusqu’au lever du soleil.